Ariane Grumbach - L'art de manger

La voie du milieu ou sentier du milieu, c’est une idée centrale développée dans le bouddhisme dans le cadre d’une démarche spirituelle. Je ne suis pas bouddhiste et ce n’est pas cela que je veux évoquer mais cette notion me parle beaucoup. Je crois qu’elle correspond assez à ma nature et, de plus en plus, à mes convictions au fil des mes réflexions professionnelles. Car je me garde des extrémismes, des simplifications exagérées, des dogmatiques ancrés sur leur certitudes et je leur préfère l’ouverture, la tolérance, le questionnement, l’approfondissement. Les personnes qui défendent des convictions fortes sont malheureusement trop souvent peu tolérantes envers ceux qui pensent différemment et n’ont de cesse de les convaincre qu’ils ont raison. Sans compter les multiples acteurs qui n’ont pas de conviction mais sont simplement en quête de revenus confortables, de façon plus ou moins honnête. Et ils sont ô combien nombreux dans le monde de la nutrition, de la minceur, du bien-être… La voie du milieu ne veut pas dire tiédeur et absence de conviction mais plutôt réflexion et lucidité.

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Par exemple, je choisis la voie du milieu entre :

– la triste privation alimentaire et la goinfrerie,

– le veganisme qui rejette toute consommation animale et les accros à une portion de viande quotidienne,

– le tout naturel et la soumission aux géants de l’agro-alimentaire,

– les gens qui interdisent sans nuance le lait ou le gluten et ceux qui nient tout problème lié à leur consommation,

– les tenants d’approches nutritionnelles soit-disant révolutionnaires et les scientifiques trop sûrs d’eux fermés à toute remise en cause.

Justement, au hasard de recherches sur différents thèmes liés à la nutrition ces derniers jours, j’ai constaté, sans grand étonnement mais à la fois attristée et amusée, la quantité d’escroqueries de toutes sortes qui prolifèrent sur internet et ont malheureusement beaucoup d’adeptes. Mais aussi leurs vaillants combattants, soucieux de vérité. Je ne saurai trop vous inciter à vous méfier des poudres de perlimpimpin, méthodes radicales et autres potions magiques qui vous promettent la minceur, la vie éternelle, l’évitement de toutes les maladies. Méfiance aussi pour les discours ésotériques, le jargon pseudo-scientifique qui cherche à vous impressionner. 

De la même façon, si l’on vous recommande avec autorité de vous lancer dans un régime étrange, de vous priver d’une famille d’aliments sans plus d’analyse, soyez vigilant(e)s. Si l’on cherche à vous vendre des produits ou ustensiles basiques à des prix exhorbitants, renseignez-vous d’abord.

Pas toujours facile de ne pas se laisser embarquer dans une période où l’on doute de tout, où certains pourfendeurs des discours traditionnels sont très convaincants : on peut avoir d’autant plus envie de se tourner vers eux qu’on ne trouve pas de réponse adéquate du côté d’entités plus reconnues.

Alors, gardons-nous des gourous, choisissons la juste mesure et surtout l’écoute de nos besoins propres plutôt que toute croyance manichéenne ou généraliste.

 

 

14 réponses
  1. Adkoe
    Adkoe dit :

    Merci Ariane pour ce post ajusté et équilibré qui fait du bien. Il nous rappelle que les changements se construisent dans le temps et la durée, et en douceur aussi :-). Très belle journée !

  2. sylvain
    sylvain dit :

    Tout à fait d’accord avec ce billet. J’ai fait mienne cette très belle chanson d’Anne Sylvestre ‘J’aime les gens qui doutent’. Je me méfie de ceux qui sont sûrs de détenir une vérité absolue basée sur du vent…

  3. Corinne
    Corinne dit :

    Excellent billet,dont je rejoins totalement le propos, ayant toujours préféré faire appel à mon bon sens en matière d’alimentation, et rejetant par principe tout discours extrémiste.

  4. Maud
    Maud dit :

    Oh combien je suis d’accord avec vous et même si je fais de mon mieux pour prendre la voie la plus simple mon cerveau est parfois attiré vers des modes de nutrition extrèmes.
    Heureusement pour moi je suis toujours revenue aux bases un peu de tout et surtout beaucoup de plaisir pour mes papilles sinon c’est mon moral qui est en berne. Merci pour votre billet un vrai vent d’air frais !!

  5. Karine
    Karine dit :

    Je suis d’accord avec vous à 800%!
    Que ce soit pour la nutrition ou pour n’importe quoi d’autre d’ailleurs, je fuis les extrémistes!

  6. PipoleJ
    PipoleJ dit :

    J’agrée entièrement au contenu de ce billet, et il me semble que grâce à tes écrits, Arianne, j’arrive même à les mettre en pratique… Est-ce aussi les années qui passent qui domptent mon appétit ? La conjonction des deux arguments est fort probable mais une certitude s’impose, sans tes articles, ç’aurait été bien plus difficile. MERCI.

  7. Ariane
    Ariane dit :

    @reequilibre bravo pour cette sincérité !
    @Adkoe @Corinne @Karine @Maud bravo pour votre vision sensée et merci de votre soutien !!!
    @Sylvain merci et belle référence, je suis une grande fan d’Anne Sylvestre et j’adore cette chanson !
    @PipoleJ merci beaucoup et vraiment ravie que ce blog soit ainsi utile 🙂

  8. Sarah
    Sarah dit :

    Cette vision des choses me correspond tout à fait. La voie du milieu. Agir avec sagesse dans tous les domaines de sa vie. Savoir sortir de ses convictions et écouter celles de l’autre. Se permettre.

  9. Flo@MakanaiBio
    Flo@MakanaiBio dit :

    Je suis pleinement d’accord avec toi, Ariane, je partage ton goût pour l’équilibre, qui ne peut être un extrémisme ou un radicalisme.
    Dans l’esprit de « de tout un peu, un peu de tout », lit-on souvent (je ne sais pas qui en est l’auteur).
    Tu es un parfait exemple de ce que cette voie (voix) du milieu n’est pas du tout incompatible, loin s’en faut, avec une réflexion intense sur nos alimentations, et de vraies prises de position.
    Rechercher l’équilibre, le souhaiter, y aspirer, s’y ancrer, ne signifie pas du tout n’avoir aucune opinion et ne faire aucun choix.
    POur moi, c’est vivre son alimentation et encourager ceux qui nous entourent à faire de même. Ressentir son alimentation dans son corps, dans ses impacts sur nos états physiques et psychiques, dans ses dimensions affectives, sociales, familiales, culturelles, et j’en passe.
    C’est ne pas prendre comme guide alimentaire ce que d’autres que soi-même pensent être bon ou mauvais pour soi, mais le déterminer soi-même, paisiblement, en confiance. Non ?
    Je t’envoie une belle bise pour ce dimanche de pluie et de gris dehors, mais de tant de bonnes choses tout de même 🙂

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