Et la gagnante de Veggivore est…..

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Ariane Grumbach - L'art de manger

Oh que le choix fut difficile pour offrir le livre Veggivore de Clotilde Dusoulier tellement vos souvenirs furent tous jolis et originaux. Je vous recommande vivement d’ailleurs d’aller les lire en commentaires du billet-concours.

Mais il fallait faire un choix et nous nous sommes accordées, Clotilde et moi, sur le témoignage de Camille (attention, il y en a plusieurs…), dont je re-cite ici le texte (voyez mon esprit d’ouverture, il concerne un des rares légumes dont je raffole fort peu…)

« J’étais une petite fille bien élevée. J’ai appris à manger de tout. Même des choux de Bruxelles et du choux fleur, même des endives, et pas forcément au jambon. Je ne dis pas que ça me faisait plaisir. Mais je les mangeais, c’est tout, avec pour récompense la crème au chocolat qui m’attendait pour le dessert. Ma mère était très fière de cette petite fille « pas difficile ».
Un seul légume avait toujours et encore résisté à l’envahisseur maternel : LA BETTERAVE. Le seul que je ne POUVAIS vraiment pas manger. Ce gout douceâtre, et surtout cet arrière-gout de terre…à vomir !
Bien plus tard, alors que j’étais moi-même en train de devenir une maman, j’errais dans une allée de supermarché, au supplice, terrassée par les nausées de la grossesse, et dégoutée par toutes les odeurs qui se mêlaient autours de moi, quand soudain, une odeur douce et fraiche m’a emplie les narine, me soulageant quasi-instantanément. Il fallait immédiatement que trouve quel était ce fruit merveilleux qui embaumait ainsi les étals et me donnait l’impression de marcher dans un jardin après une pluie d’été. Tel un chien policier, je remontai la piste en reniflant, faisaient confiance à mon nouvel odorat bionique, puis doutai, puis dû bien me rendre à l’évidence quand je tombai finalement sur un énorme étal de…. betteraves !
N’obéissant plus qu’à un étrange instinct, j’ai emmené chez moi et cuisiné cette étrange racine violette un peu visqueuse, comme je l’avais toujours vu faire, en salade, avec quelques échalotes et du persil, et je me suis régalée. Mais quelle trahison : mon corps m’avait donc contraint à abandonner ma seule et unique coquetterie gustative !
Aujourd’hui, ma fille a quatre ans et…elle adore les betteraves ! Et grâce à elle, moi aussi ! Je continue à les déguster avec un vrai plaisir, et je multiplie les façons de les accommoder, même si je reste très fan de cette version classique et toute simple, avec des échalotes et du persil,surtout pour la couleur ! »

Bravo Camille pour ce très joli texte et pour l’écoute de votre corps ! Je ne doute pas que vous vous régalerez avec les recettes issues de ce livre.

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