Ne confondons pas poids et santé !!!

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Ariane Grumbach - L'art de manger

Eh oui, la confusion est fort répandue. Entre l’obsession d’un idéal de minceur de beaucoup de femmes, les antiennes des pouvoirs publics sur « 5 fruits et légumes par jour » et l’image de légèreté des légumes, s’est largement ancrée l’idée qu’être mince, c’était être en bonne santé. Et, au contraire, être en surpoids entraînerait toute une série de risques pour la santé, avec des peurs largement alimentées par le monde médical.

Or, je vais vous faire une grande révélation, le POIDS ET LA SANTE, CE N’EST PAS LA MEME CHOSE !

Je ne cesse de l’expliquer à mes patients donc je me suis dit que cela méritait bien un billet de blog… 

Le poids, c’est une question de quantité de calories absorbées, d’équilibre entre ce qu’on mange et ce qu’on dépense. QUOI QU’ON MANGE ! Regardez autour de vous, vous connaissez très certainement des personnes qui ont une alimentation très répétitive, à base de pâtes instantanées, de pizza et de kebab, et qui sont toutes minces. Vous vous dites peut-être que ce n’est pas juste… Or, outre une morphologie fine, c’est sans doute que ces personnes écoutent leur appétit. Mais, en mangeant toujours la même chose, elles ne prennent peut-être pas tellement soin de leur santé (pas plus qu’une personne qui se nourrirait uniquement de crudités…). Vouloir mincir à tout prix peut aller totalement à l’encontre de sa santé quand on se lance dans des régimes délirants…

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Si on a une alimentation très variée mais en excès, on prend du poids…

De l’autre côté, avoir une alimentation santé peut être tout à fait déconnecté du poids. J’entends souvent des personnes me dire « je ne comprends pas, JE MANGE EQUILIBRE ET JE GROSSIS »… Normal, cela n’a rien à voir ! On peut avoir une alimentation très saine, variée, cuisiner, ne pas manger « trop gras ou trop sucré » et… être en surpoids. Car on n’écoute pas sa faim, on mange au-delà de son appétit, on continue à manger sans avoir faim par habitude, éducation, manque d’attention… Ou par respect de tout ce qu’on entend sur l’alimentation équilibrée : combien de personnes n’ont plus faim après leur plat principal mais mangent un laitage et un fruit parce qu’IL FAUT faire un « repas équilibré » ! Etre en surpoids ne veut pas dire qu’on est en mauvaise santé ou qu’on a des risques pour sa santé. Une personne peut très bien avoir une alimentation saine, être en forme, bouger et être en surpoids, ce n’est pas « grave », arrêtons de la culpabiliser si elle se sent bien ! Mais, si elle veut perdre du poids, elle pourra probablement le faire, en comprenant pourquoi elle a pris du poids et se reconnectant à ses sensations corporelles de faim et de rassasiement, et pas en éliminant des catégories d’aliments.

Bien sûr, on peut avoir envie à la fois de retrouver ou maintenir un JUSTE POIDS et de MANGER SAINEMENT pour être en forme : c’est possible et sans doute souhaitable mais ayons conscience que ce n’est pas la même chose.

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11 réponses
  1. une bretonne
    une bretonne dit :

    Je m’en doutais. Tout n’est qu’une question d’équilibre. Manger seulement ce dont on a besoin. D’où l’importance de connaitre les quantités à ne pas dépasser.

  2. Sophie
    Sophie dit :

    Je tiens vraiment à vous remercier pour cet article. J’ai eu des problèmes alimentaires pendant plusieurs années et c’est grâce à ma diététicienne que j’ai appris à écouter mon corps,en me « reconnectant à mes sensations corporelles de faim et de rassasiement » comme vous le dites si bien. Cela m’a pris beaucoup de temps. La plupart des gens autour de moi ne comprennent de quoi je parle. J’espère que votre article pourra leur être utile.

  3. Magali
    Magali dit :

    Encore un post plein de bon sens. Et pourtant, qu’il est difficile de savoir écouter son corps et repérer les signaux de rassasiement … Sans compter qu’il faut composer avec l’entourage (regards outrés voire inquiets si je refuse un dessert), les habitudes et routines (le café au boulot avec la petite part de gâteau, comment refuser sans vexer?), les horaires bien définis des repas en famille …

  4. Blanche
    Blanche dit :

    Ce n’est pas si simple. Lorsque l’on est en surpoids, c’est parfois (c’est mon cas en tous cas) parce que je ne ressens pas la satiété. Je sens la faim, c’est parfois très désagréable, mais mon rassasiement arrive au delà de ce que je dois manger pour mon métabolisme. Je suis obligée de calculer tout ce que je mange.
    Difficile aussi d’en laisser dans mon pique nique de midi (pesé) ou au restaurant (quand on ne connait pas la quantité qui va être servie), je n’aime pas jeter/gaspiller.
    Par contre, même si les statistiques me montrent en surpoids, j’ai renoncé à perdre les 10 kg qui me feraient entrer dans le « saint graal » du poids en rapport avec ma taille. Je marche bien, je ne me sens pas fatiguée, tant pis pour le diktat de la mode, de toutes façons lorsqu’on fait 1m55 c’est difficile d’être élégante.

  5. Ariane
    Ariane dit :

    @Sophie merci de votre commentaire, bravo à cette diététicienne et à vous d’avoir persévéré. Il en est effet possible que beaucoup de personnes ne comprennent pas : soit elles ont toujours gardé cette régulation naturelle, tellement naturelle que ce n’est pas très conscient, soit elles ne mangent qu’avec leur tête, déconnectées de leur corps…
    @Nathalie oh que cette voix pourtant est plus maligne ! Merci pour le lien, je le connais de nom et je crois qu’on est assez en phase…
    @Magali merci ! Cela peut être difficile de s’y reconnecter mais on fait des exercices pour y arriver et je travaille aussi avec mes patients ensuite sur ce qui fait trop manger consciemment : on peut apprendre à refuser gentiment, à garder pour plus tard, à adapter son appétit global et de toute façon, cela fait partie d ela vie de manger un peut trop de temps en temps
    @Blanche bravo de vous accepter ainsi et de ne pas vous gâcher mais vraiment, si on en a envie, sans calculer ce qu’on manger, on peut faire des expériences de quantité, manger doucement savourer…et retrouver cette sensation.

  6. V.
    V. dit :

    C’est une chose de l’inculquer à vos patients, et c’en est une autre que le corps médical le comprenne.
    Le gros est (souvent) considéré par la société comme bête, sans volonté et en mauvaise santé.

  7. Katia
    Katia dit :

    Bonjour Ariane je crois que c’est la 1ere fois que je commente:-) merci pour votre blog très agréable et instructif.
    Pour ma part je suis très mince (imc a 16 sans aucune carence et maigreur constitutionnelle confirmée par mon endocrino) et je peux vous dire que c’est aussi dur a supporter. Les gens me disent souvent « oh toi tu peux en manger » en me proposant tout un tas de sucreries et en étant suspecte d’anorexie si on refuse…bref c’est vrai que tout est affaire d’équilibre mais moi j’ai du mal à grossir! Bon dimanche

  8. Ariane
    Ariane dit :

    @V. j’essaie modestement quand je peux de sensibiliser les médecins à prendre conscience et changer leur éventuelle grossophobie mais je réfléchis à comment faire plus en ce sens…
    @Katia merci beaucoup de me lire. Je sais qu’il n’est pas facile non plus d’être naturellement très mince, à la limite de la maigreur et que cette difficulté n’est pas souvent perçue. C’est pourquoi je ne cesse de prôner l’acceptation de la DIVERSITE, de tous les corps. Mais si c’est votre morphologie, il est préférable de travailler à l’accepter qu’essayer de grossir

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