Maigrir, C dans l’air mais pas forcément clair

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Ariane Grumbach - L'art de manger

Je voudrais revenir un peu sur la discussion entre Gérard Apfeldorfer et Pierre Dukan qui a eu lieu dans le cadre de l’émission C dans l’air vendredi dernier.

Quand je vois ce type d’émission, je me réjouis que cette approche alternative aux régimes, défendue par le G.R.O.S. soit entendue du grand public. Mais en même temps, j’ai l’impression que cela suscite quelques malentendus.
– Comme on interroge Gérard Apfeldorfer, qui est psychiatre, cela pourrait donner à penser que toutes les personnes en difficulté avec leur alimentation sont des cas pathologiques. Non, bien sûr ! De nombreuses personnes ont pris du poids au fil des ans consciemment ou non, ont peut-être enchaîné des régimes à répétition, avec reprise des kilos perdus, mais cela reste une question alimentaire.
– On pourrait croire aussi que, si on a grossi, il faut accepter son poids si on abandonne les régimes. Non plus ! Ou en tout cas, pas toujours.

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Avoir du plaisir à manger une pomme comme ceci…

Chaque personne est différente et a une histoire alimentaire qui lui est propre.
Si on a pris du poids car on mange trop par rapport à ses besoins, on peut commencer par revenir à l’écoute de ses sensation de faim et de rassasiement et on diminuera ainsi les quantités et donc l’apport calorique global sans se priver.
Une fois ce travail fait, il arrive souvent qu’on constate qu’on mange sans faim, soit machinalement, soit par habitude, soit pour chercher du réconfort ou fuir certaines émotions. Beaucoup de personnes cherchent du plaisir dans la nourriture quand  » ça va mal ». On peut alors engager un travail sur ses émotions ou son stress sans forcément aller voir un psy, au moins en première approche (mais il ne faut pas avoir peur du psy non plus).

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… ou comme cela, sans culpabilité, en la savourant

Plusieurs solutions sont envisageables :
– se débrouiller seul(e) car on se connaît bien, ou l’on a l’habitude de s’écouter, ou l’on a déjà appris à faire un travail sur soi.
– consulter le site www.gros.org qui donne de nombreuses explications et analyses,
– lire des ouvrages qui vont aider à prendre du recul (quelques suggestions ci-dessous*),
– si on ressent le besoin d’une approche plus personnalisée, d’un échange, d’un accompagnement pour amorcer le changement, aller voir un praticien du G.R.O.S (médecin nutritionniste ou diététicienne) ou un professionnel de santé dont vous savez qu’il a ce type d’approche globale du comportement alimentaire, quelqu’un qui ne vous donnera pas un régime mais vous aidera à comprendre et avancer dans la voie du changement.

Tout cela pour revenir à une alimentation intuitive et plaisante qui permette d’atteindre son juste poids.

*quelques suggestions (pas du tout exhaustives) de lectures :
Pour aider à avoir une vision globale du comportement alimentaire :
– Mangez en paix de Gerard Apfeldorfer,
– Maigrir sans regrossir, est-ce possible, de Jean-Philippe Zermati

De façon plus ciblée, pour comprendre le rôle des émotions dans les prises alimentaires :
– Lorsque manger remplace aimer, de Geenen Roth
– Les kilos émotionnels, de Stéphane Clerget
– Gérez vos émotions, perdez du poids, de Roger Gould (un peu compliqué à utiliser me semble-t-il)

Pour se détacher de l’obsession de la minceur,
– A 10 kilos du bonheur, de Danielle Bourque.

10 réponses
  1. Christine Reynaud
    Christine Reynaud dit :

    Contente de lire cette mise au point. Comme toi, Ariane, je suis contrariée qu’on continue à amalgamer mincir et régime (dans le sens « cure amaigrissante »), même lorsqu’on dénonce les régimes, en suggérant que si on les abandonne, on doit se résigner à une silhouette que l’on n’aime pas.
    Je suis persuadée que la silhouette se modèle et j’en ai fait l’expérience. Mais je suis également persuadée que ça ne peut être le fait que d’une hygiène de vie permanente (et non d’une cure passagère), associant :
    – Une alimentation équilibrée et pleinement satisfaisante, qui n’engendre pas de frustration donc d’accès boulimiques (d’où le besoin d’un travail sur les émotions),
    – La pratique de l’exercice physique approprié, à la fois pour brûler des calories (activités plutôt tournées vers l’endurance) et sculpter (activités qui musclent là où il faut).
    Dans un cercle vertueux, le sport aide d’ailleurs à réguler les besoins alimentaires.
    D’ailleurs, si le modèle esthétique dominant était la sportive plutôt que le mannequin, je pense que ce serait salutaire pour sortir de cette schizophrénie maigreur / malbouffe.

  2. lo
    lo dit :

    Je n’ai pas vu l’émission mais pour avoir vu/entendu beaucoup d’interventions de JP Zermati ou de G Apfeldorfer, je vois tout à fait ce dont tu veux parler.
    C’est effectivement positif de voir que les théories du GROS aient de plus en plus d’écho médiatique mais ce sont souvent des interventions très courtes qui nécessitent d’aller à l’essentiel avec le risque de dénaturer le message. Ils insistent beaucoup sur le fait qu’ils ne garantissent pas à coup sûr de maigrir car, à l’opposé de beaucoup d’autres, ils ne vendent pas du rêve mais une véritable philosophie de vie. Lorsqu’on lit leurs ouvrages, on comprend bien que cela ne veut pas dire se résoudre à trimballer tous ses kilos en trop (qu’ils nous plaisent ou non) mais tout simplement faire le deuil d’un poids »idéal » déterminé de façon arbitraire et ne correspondant absolument pas à une « réalité métabolique » (notamment ces fameux 5 Kg de trop qui changeraient forcément notre vie même si on est finalement incapable de dire pourquoi)
    J’ai découvert les théories du GROS il y a presque 3 ans. Une vraie claque ! J’ai chanté leurs louanges sur tous les toits et on me dit encore souvent : « m’enfin c’est bien gentil ce baratin mais tu n’as finalement pas perdu tant de poids que cela ». C’est vrai mais j’ai gagné tellement plus :
    – un poids stable depuis cette date sans aucun régime (mot qui a disparu de mon vocabulaire) et le spectre de graves troubles alimentaires qui s’éloignent (j’ai dangereusement flirté avec la boulimie)
    – une réconciliation avec la nourriture : plus aucun interdit, je peux savourer tout ce que je veux quand je le souhaite sans cet affreux sentiment de culpabilité, savoir attendre la magique sensation de faim pour savourer au mieux ce délicieux gâteau qui me fait de l’oeil
    – oublier la tyrannie de la balance qui prend désormais la poussière (j’étais capable de me peser 4 fois par jour en période de régime tout en sachant parfaitement que c’était complètement ridicule….)
    – petit à petit faire le deuil de cette taille 36 utopique qui ne changera pas ma vie
    Mais surtout, surtout, et c’est ce dont je me réjouis le plus, j’ai réussi à briser le cercle vicieux familial autour de la nourriture et de la peur de la prise de poids (nombreux obèses dans la famille) pour mon fils de 3 ans. Contre vents et marées, je le laisse manger à sa faim, je ne l’oblige pas à finir sa dernière cuillère de yaourt comme je ne lui interdis pas les bonbons. Quel bonheur que de l’entendre me dire « ai fini de manger maman, ai plus faim » et moi de n’avoir aucune angoisse lorsqu’il dévore son assiette ou, au contraire la délaisse après la première bouchée…. J’ai réussi à lui faire confiance et chaque jour qui passe me conforte dans ce choix (« il n’aime pas les frites cet enfant ? si, il adore mais aujourd’hui il avait manifestement plus envie des haricots verts »)
    Pour ma part, j’ai encore pas mal de travail à faire sur moi-même et je pourrai probablement perdre plus de poids mais je sais que je ne suis pas encore psychologiquement prête pour cela (abandonner la carapace des kilos en trop ce n’est pas si facile que cela !) Donc chaque chose en son temps….
    Merci à toi pour ce blog qui respire le plaisir 🙂

  3. Estel
    Estel dit :

    Est ce que les problèmes liés à la volonté excessive de contrôler son poids, et qui mènent trop souvent à des troubles du comportement alimentaire, sont fortement liés à notre culture ? Est ce que ces troubles sont nettement moins présents sur les autres continents ? est ce un problème que l’on peut relier à l’abondance de nourriture dans nos pays ? Je pense que ces questions ont des réponses plutôt positives bien qu’il y a certainement beaucoup de nuances. Ariane, peut-être pouvez-vous m’éclairer un peu là-dessus ?
    (juste une petite remarque : le lien vers le site du GROS dans votre article est cassé, il mène à une page d’erreur, je crois qu’il y a eu un petit bug 😉

  4. isa
    isa dit :

    moi aussi j’aime bien cet article; je suis convaincue et je progresse, encore du mal à gérer le stress, j’ai dans mon carnet le N) d’une diététicienne du GROS, mais encore en plein questionnement puisque je connais mon problème…mais ça conforte de lire et relire ça

  5. Ariane
    Ariane dit :

    @ Christine, merci beaucoup pour ce retour mais je ne dirais pas pour ma part qu’il faut troquer la silhouette mince pour la silhouette sportive. Je ne méconnais pas les bienfaits du sport mais c’est un choix personnel de modeler son corps et ce que je préfèrerais surtout, c’est l’acceptation et la mise en avant de la diversité des corps.
    @ Io, merci beaucoup pour ce témoignage, ravie que vous appréciiez ce blog et bravo pour avoir réussi à faire la paix avec l’alimentation et pour transmettre cette saine relation à votre patit garçon.
    @ Diane, merci beaucoup, contente que vous ayez apprécié.
    @ Estel, merci pour l’info sur le lien, c’est réparé. Par ailleurs, un début de réponse à votre question qui mériterait plus long. Le contrôle du poids et l’envie de minceur sont principalement liés à nos sociétés occidentales depuis principalement la 2eme moitié du 20eme siècle. Une intéressante approche de cette question est présente dans le livre « A 10 kgs du bonheur » que je mentionne ici. D’autres sociétés ont beaucoup plus de sympathie pour les rondeurs ! L’abondance vient rendre la situation encore plus difficile car elle crée une espèce de situation schizophrène entretenue par le marketing et les medias entre l’obligation d’être mince et la tentation permanente de produits de l’agro-alimentaire.
    @ isa, merci pour votre commentaire et bon courage pour votre progression. Si vous sentez que vous n’avancez plus, peut-être consulter quelqu’un ponctuellement peut vous aider à avoir une autre approche de votre problème.

  6. Ariane
    Ariane dit :

    Merci pour votre commentaire Julie, c’est très gentil mais en revanche, je suis tout à fait contre le lien que vous avez mis : c’est une dépense d’énergie inutile et pénible de compter les calories, notre corps sait ce dont il a besoin.

  7. quelle chirurgie
    quelle chirurgie dit :

    Je suis tous les jours en contact avec des femmes qui font un régime ou qui ont perdu du poids suite à une opération et qui veulent adapter leur alimentation pour éviter de reprendre du poids. Le point que vous faites sur les régimes dans cet article est vraiment très intéressant et tout paraît beaucoup plus clair quand on l’a lu. J’essaye à travers du site que je viens de créer d’aider les femme à faire les bons choix lorsqu’on parle de chirurgie, en particulier pour leur silhouette, parce qu’une opération est lourde de conséquences et on oublie trop souvent les petites habitudes alimentaires qui peuvent faire toute la différence. Votre blog m’aide beaucoup dans mes recherches parallèles et je n’hésiterai pas à en parler autour de moi!
    Bravo et bonne continuation!
    Lyne

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