Je me souviens… de 10 moments gourmands
Dans sa dernière newsletter, Pascale Weeks a réfléchi à ses 10 plus beaux souvenirs culinaires. Cela faisait suite à l’écoute du podcast de Marion Thillou, intitulé La Madeleine, le podcast des émotions sucrées. Podcast que j’avais aussi écouté avec plaisir. Je me suis d’abord dit que je serais bien incapable de faire une telle liste (ma mémoire est assez capricieuse !). Et puis dimanche matin, je me suis laissée aller à rêvasser sur ce sujet pour voir ce qui émergeait. Finalement, quelques jolis souvenirs de belles émotions gustatives sont remontés. Sans doute pas les moments les plus excellents gastronomiquement parlant. Et ceux qui sont remontés là dans mon épuisette à souvenirs seraient probablement différents une autre fois. En tout cas les voici :
- Je suis enfant, ado, jeune adulte. J’adore la purée d’épinards de ma mère. Elle pratiquait une cuisine simple à partir de produits bruts. Elle allait au marché trois fois par semaine et achetait des épinards chez un vieux maraîcher local. Puis les lavait, les épluchait, les faisait cuire, les mixait, les réchauffait doucement en incorporant de la crème. Et on se disputait pour en manger une cuillère de plus tellement c’était bon ! Je n’ai jamais réussi à en refaire une aussi bonne.
Tentative de purée d’épinards pas au niveau !
- Je suis ado, je goûte avec des copines au Pub Renault sur les Champs-Elysées. On est venues manger une glace et je me régale d’un énorme dessert glacé « Chocolate Rock » (le nom qui est dans mon souvenir). Je suppose que les parents avaient dû nous déposer là. C’est sans doute le mélange de la gourmandise inhabituelle et de la liberté d’un moment hors famille qui a dû fixer le souvenir. Et puis le mélange de goûts et de textures (ce qui me séduit encore aujourd’hui) entre le gâteau, la glace, la Chantilly…
- J’ai 13 ans, je suis en voyage linguistique en Irlande dans une petite ville chez un couple un peu bizarre. Le week-end, on part en voiture dans la campagne et on va parfois dans sa famille à elle où quelqu’un prépare un gros pain de seigle très brut dans un four à bois. J’en mange des tranches avec de la confiture de myrtilles (ou un équivalent) et je me régale vraiment, j’en redemande !
- Je dois avoir 23-24 ans, je suis venue à Aix pour un festival, danse ou opéra. Je mange une tomate-mozzarella à une terrasse avant un spectacle. C’est probablement la première de ma vie. Je me souviens d’un moment délicieux en tous points.
- Sans doute 2001 ou 2002. Un de nos premiers voyages au Japon et à Kyoto. Il y a un fantastique et atypique petit restaurant de tofu où nous a amenés notre ami, tenu par un ancien moine. Atypique car cela n’a rien de la cuisine traditionnelle du tofu. C’est une version mixte à dominante créative et internationale avec de la quiche au tofu, des beignets de crevette au tofu, une salade au tofu, etc. Et le tout fort délicieux. Le restaurant a malheureusement fermé quelque temps après.
- Début des années 2000. Yves Camdeborde a vendu la Régalade et ouvert le Comptoir du Relais à St Germain-des-Prés. On y retourne plusieurs fois. Il y a un dîner imposé excellent et généreux (plateau de fromages à volonté quand on n’a déjà plus faim !). A la fin, on repart avec un caramel mangue-passion de Jacques Génin (encore assez peu connu hors milieu de la restauration) et c’est une découverte qui ravit mes papilles. Je n’ai jamais mangé d’aussi bons caramels, fondants et parfumés. Depuis, il a ouvert deux boutiques.
- Nous sommes vers 2003-2004 probablement, j’ai invité Monsieur chez Olivier Roellinger pour son anniversaire. On a dîné au restaurant 3 étoiles qui existait encore puis dormi aux Rimains, où il y a quelques chambres dans le centre de Cancale avec vue mer. Le petit déjeuner était merveilleux et j’ai un souvenir particulier d’une petite part de far aux pruneaux extraordinairement onctueux mais pas trop.
- Durant pas mal d’années, nous partons quelques jours l’été à Nîmes dans la famille de Monsieur et sa mère nous régalait notamment de ravioli maison. Vraiment les meilleurs que j’ai mangés ! Un parfait équilibre de la pâte et de la farce et une bonne sauce tomate maison. Elle en faisait des quantités et c’est du boulot, Monsieur en rapportait parfois quelques sacs. Il connaît la recette mais a renoncé à en préparer. Dommage… Il fait des cannelloni, c’est plus rapide…
- Je redécouvre le vrai bon goût des tomates. On est en 2010 , My Little Paris et Terroirs d’Avenir ne sont pas encore les « empires » d’aujourd’hui, personne ne parle encore de « tomates anciennes ». Les deux ont monté une opération : on peut aller chercher un beau cageot de 2kgs de tomates variées. Un goût extraordinaire, on les avait quasiment toutes mangées nature ou avec juste un peu de sel.
- Encore une histoire de tomates. On est à Naples il y a une quinzaine d’années. Un soir, on entre au hasard dans un petit resto tout simple. Au menu, des pâtes aux tomates cerises qui se révèlent être une merveille à déguster, et cela pour 5 ou 6 euros.
Et pour vous, quels beaux souvenirs gustatifs vous reviennent spontanément ?
Merci Ariane pour le clin d’œil. Chouette non comme exercice ? Tu sais que j’allais au Pub Renault avec mes parents ? J’avais complètement oublié. Un autre souvenir qui remonte grâce à toi.
Merci Pascale, exercice amusant en effet. Ravie d’avoir ravivé des souvenirs, pour ma part, je ne crois pas être allée beaucoup au pub Renault et probablement pas avec mes parents 😉
J’avais environs 10 ans, j’habitais à la campagne et nous n’allions jamais au restaurant. A peu près une fois par trimestre, ma mère emmenait mon frère et moi à la Grande Ville faire des courses. Nous allions dans un grand magasin (l’ancêtre des Galeries Lafayette), et nous déjeunions au restaurant du 4e étage avec vue panoramique sur toute la vieille ville. On se hissait sur des grands tabourets tout au tour d’une grande banque en U autour… d’un tapis roulant. Nous avions le droit de prendre ce qu’on voulait (c’est à dire des plats qu’on ne mangeait pas à la maison). On pouvait même choisir une boisson sucrée ! Ensuite, nous guettions la trappe au bout du tapis et l’arrivée de notre plat. Ensuite, nous regardions tous les desserts arriver pour affiner notre choix final. Et quand la coupe surmontée de coulis et de Chantilly arrivait tout doucement…. c’était déjà du pur plaisir !
@Anne-Claire merci beaucoup pour le partage de ce joli souvenir
Chère Ariane, les souvenirs épicuriens sont bien présents et se réveillent au gré des odeurs, au gré des instants. J’ai écrit un livre de 17 nouvelles gourmandes d’ailleurs, toutes issues d’un souvenir que j’ai voulu écrire de façon universelle pour que chacun puisse s’identifier et le vivre à sa façon. je serai ravie de vous envoyer un exemplaire de ce livre qui s’intitule : Gourmande en pleine conscience !
Bonjour Anne-Marie et bonne année, merci pour ce retour. C’est très gentil mais je pratique déjà la gourmandise en pleine conscience et ai trop de lectures en attente ! Ce livre est-il disponible en librairie ?
Le livre est disponible uniquement sur Amazon pour le moment. C’est une autoédition qui a reçu le prix de la nouvelle au salon du livre de Toulouse.
C’est un petit livre sur le bonheur de manger et sur les petits plaisirs gourmands du quotidien.
Si votre liste de livre à lire baisse à un moment donné, n’hésitez pas à me le dire je vous l’enverrai. Très belle journée